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Dentelles
 

Condamnés à se tordre dans ce ciel, à cuire sous le jour, à essuyer les torrents, ils demeurent là.
Les sapins robustes des alentours veillant d’un œil à chaque vent violent. Les verticales côtoient de près les arrondies et celles qui fourmillent. Cet enlacement inlassable de fine dentelle en bois défile, immobile. Les massifs et les frêles se serrent les coudes, laissant sur le bord les plus secs, qui érigent encore leurs creuses chevelures figées.
Comme frappés par la foudre, morts et fiers, manquant de tomber dans les ravins ou sur les routes.
Puisaient-ils leurs forces dans le miracle de l’étendue ?

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