Tu passes
En mouvement, c’est bien. Parfois je rêve, évidemment, sinon quoi d’autre ? Je prends une valise et je me casse où on m’attend, le temps d’un séjour.
Dans le train qui bourdonne, je pense.
L’eau qui stagne n’amène que des microbes. Celle qui dort ne fait que menacer pour rien.
Et celle dans le vent, s’évapore ? Eclabousse plutôt.
Au bout du bout, en haut du haut, entre les touffes, les cornes et les pierres blanches, les moutons noirs s’emmêlent.
vraiment
Ça se tapis dans mon ombre
Comme un souvenir rugissant
Sans corde vocale
Ça ne rigole plus.
J'ai compris toute seule que
Tes restes dans l'air passent
Eux aussi.
Un châtiment qui punit
Le caprice sans saveur
Peu importe.
Le gout de ta peau m'allait bien
Ta chair et ce qui raisonne en dessous aussi
Et de ça rien ne reste, vraiment ?
Tes yeux et les miens dans nos mains tu en aurais fait quoi ?
Rien non plus ?
Leur mentir et balayer trop fort mes larmes de joie
Au bord de l'oeil, entre les murs s'évaporent lentement
Nos corps-à-corps
Pour ton plus fataliste des plaisirs
Le chaud le froid le silence et plus tard le rugissement ?
La potion de nos peaux brulantes se tapis dans mon ombre je la sens.
Charge mon âme d'un morceau de couleur ébréchée. Sa nuance.
Après avoir extirper les forces insoupçonnées pour me soulever, ça me rassure bien de penser que de nouveaux soleils feront fondre le délicat et le tremblant.
Merci Bonjour Aurevoir,
Merci Bonjour Aurevoir
ou tu restes ?
En un fracas. Des traces sur les draps propres. Une porte qui claque. Un corps nu encore chaud qui reste là. Un affront.
Ça ne rigole plus.
Elle voudrait que les bons la guettent au loin. Qu'ils soient là par hasard et même par destin, qu'elle leur passe devant sans le savoir. Qu'ils la croisent, qu'ils sourient et laissent suspendre quelques délicieuses secondes avant d'interrompre sa course. Qu'ils l'emmènent, changent le fil de sa journée, chamboulent ses plans, fassent vibrer ses rétines d'inattendu et de tangible.
Oui elle le voudrait, comme un cadeau mérité et modeste.
Mais surtout, que le long de la crasse qui fait défiler les visages du quai apparaisse, en un coup d'éclair, le sien.