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Avec Nosfell, l'onirisme est ancré dans la Terre

Dernière mise à jour : 3 juil. 2022


{ Concert }. C'était au Café de la danse, pendant la tournée ECHO ZULU

De quoi on parle ?

Nosfell, musicien et chanteur qui tourne depuis 20 ans !

J'ai découvert avec CONTACT, musique pour une création de danse de Philippe Découflé. J'attendais son concert sur Paris avec impatience, moment en solo. Sans pour autant laisser mon sentiment d'ultra-fan prendre le pas, je me suis laissé saisir.

Nosfell par Cléa Mosaïque

{ Cléa la spectatrice }

Comme s’ils étaient venus l’écouter parce qu’ils y croyaient encore. Que de la dure existence, peut être même de la mort, ils n’en découvraient pas naïvement les reliefs. Dans leurs vies, ils n’étaient pas à leur première rencontre. Avec lui, avec leur entre soi et leurs autres. Des cheveux longs sur les crânes des hommes, beaucoup. Vestiges d’une époque avec la musique comme mode de vie, qu’on attache ou laisse boucler dans sa nuque. Ou blancs, avec des cuirs, des manteaux en laine et de la bière. Chic et décontracté. Le verre à la main, gentiment se tient bien droit pour autoriser à délier les regards, admirer l’emplacement des lampes et la qualité du son. Presque tous en direction des hauteurs. Qu’est ce qu’ils regardent et se disent sur ce haut ? Sur les épaules, encore les élégances rigides du bureau, qui se dissipent lentement quand ils retrouvent leurs amis. Les grands sourires qu’on dessinent quand on veut être intelligents et estimés, forcément sont aussi de sortie. Ils participent à la bonne ambiance. Les sages et les seuls, ni vieux ni jeunes. Aussi. Il y a ceux qui sont venus à deux, une main féminine dans les cheveux ou des messes basses pour nourrir ce moment de complicité. Ils avaient l’air de prendre ça comme un cadeau. Un bisou ou deux. Depuis le balcon, on dirait bien que c’est sa femme. C’est normal, en vérité ? Bien mérité, complet, et pour ceux qui voudraient monter sur les sièges assis, c’est trop tard. Des connaisseurs, des habitués qui savent la tournée, ce qu’on appelle un public fidèle. On relâche, la pression veut s’évader et ils analysent quand même le rythme de ce petit nouveau en ouverture. Les tombes, les traces, les ombres de ses chansons embarquent les plus froids, jusqu’à la longue attente. Le brouhaha heureux de discussions où chacun se place, reprend de plus belle. Et c’est dans ce bain de pudeurs déliées et impatientes que le plus connu de la soirée monta sur scène. Par devant, il venait du milieu de nous. Raisonnent les vibrations de chacun de ses musiciens, compères d’authentique pour offrir des adresses, encore et comme une première fois. Gardons le coeur bien accroché.

On lui vouerait nos inspirations sans hésiter. C’était une église sans mur ni chef, qu’il nous présentait. Qu’il nous parle encore plus. Que sa joie sombre contamine, le long de ses cris stridents et mélodieux. Il invitait à bord d’ascenseurs jusqu’aux profondeurs de la mer, aux tréfonds du coeur, des corps humains, les deux mains dedans et dans les sphères autour de la terre. On entend siffler un loup. On sentait le vent des forêts à chaque mesure et délire sautillant. Quel était le prix pour cette prière ? On s’en fou. Qu’il balbutie ou non c’était un cri pour la bonne guerre. Même les froids aux bras croisés remuaient en rythme les pieds et la tête. Avec la lumière, il nous approchait sans danger. Les carreaux brandis de couleurs ne servaient pas de rempart ni de bouclier, mais nous hypnotisaient plutôt ! À le voir se tordre avec brio dans un corps sans âge, au dessus de sa tête brillait l’idée que sa meute était sans aucun doute celle des infatigables passeurs des quêtes les plus sanguines. A la fin du concert, ils s’avançaient et timidement attendaient leur tour pour le toucher un peu. Le public fidèle est garni de proches. Et il y a les autres aussi. Leurs mots lui disaient merci quand leurs yeux imploraient des bibles.

Nosfell & sa tournée ECHO ZULU

*

“ La prochaine fois, tu viens ?! “

Cléa Mosaïque

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