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L'A L T E R T O U R - y'a de l'écho par ici ? #article

Dernière mise à jour : 22 juin 2023


De quoi on parle ?

L'association Altertour propose depuis 13 ans un tour à vélo, accessible à tous 6 semaines en été en auto-gestion Aller à la rencontre de projets alternatifs, partout en France. Les volontaires s'organisent toute l'année pour organiser chaque étape en cadence, avec engagement et amour !

L' A L T E R T O U R

T'as vu, vélo ça fait love à l'envers ?

" Libérez les cyclistes prisonniers dans leurs voitures " - on le chantait en coeur, entre deux vélorutions et coups de sonnette.

Diversité + engagements + réfléchir + agir + alternatives + possibles + humains + urgences + rencontrer

° ° °

Créé il y a 11 ans, l’Altertour se déroulait sur les mêmes dates que le tour de France. Clin d’oeil de taille est sans hasard. Ici c'est en cadence qu'on veut vous dire

"Pour une planète non dopée" " la seule urgence est de ralentir" !

____________

E X T R A I T S . D E . C A R N E T . D E . V O Y A G E

L A. S E U L E . U R G E N C E . R A L E N T I R

( le titre du journal est " pourquoi la décroissance a-t-elle si peu d'écho ?")

Mais alors, qui viens rouler sur l ’alter tour ?

Des français et des gens de plus loin, d’autres pays même !

Des locaux et des gens de partout. Le long des gares de l’itinéraire prévu sur les 6 semaines, tu peux te greffer un deux ou trois jours au périple, parfois avec enfants et carrioles.


« Force est de constater que face au sentiment d’un système vain et toxique, beaucoup d’individus se ramènent à l’essentiel, au simple voire à un mode de vie proche du démuni. C’est pas une mode, c’est comme une lame de fond dans la société aujourd’hui. Le capitalisme perd de ses adeptes, soldats ou victimes. » Sébastien T.


La richesse de l'altertour c'est de croiser globalement des personnes en chemin, en réflexions ou parfois en reconversion ou en subtiles déconstructions, en pause, en mouvement, en ouverture quoiqu’il en soit.

Engagé mais accessible, c’est possible ?

On nous a demandé sur le chemin la différence entre Altertour et Alternatiba - association militante qui organise beaucoup d’actions de désobéissances et le camp climat notamment.


On a répondu pour résumer que

« l’Altertour n’apporte pas une parole, elle va en chercher une. »

Viens, on essaye ! Une écologie intérieure et extérieure. Une révolution joyeuse qui roule, fait pousser, fédère, lutte. Du vélo en bienveillance pour la diversité, allez soyons fous ! C’est vraiment l’expérience du mouvement et de la rencontre qui est au coeur de cette proposition. Le vélo comme prétexte, les yeux et les coeurs ouverts, mains tendues droit devant. Ici on a tous les âges, tous les équipements et tous les rythmes sont acceptés. Par vagues, on sent une dynamique commune s'installer. Un banc de poissons sur route, voilà ! L’organisation générale est bluffante, rodée, en constante communication. Voir de ses propres yeux n’a pas de prix, c’est peut-être par là qu’on peut se sentir moins crédule, plus touché, à l’écoute des humains en face de toi qui te racontent concrètement ce qu’ils font. L'altertour c’est comme une étape d’après les discours « anti ». Ça fait respirer et on alterne entre espoirs, rires et moments plus terre-à-terre emplis de doute et de préoccupation. Aller les rencontrer pour mieux comprendre, peut-être un déclic de taille. Chacun retiendra et ramènera ce qui l’aura percuté et lui aura semblé faisable. Mettre en valeur ce qui se développe déjà, tournés vers les réalités diverses, l’avantage est qu’il y a du pain sur la planche pour tout le monde et dans toutes les luttes. L'urgence de changer certains paradigmes n'est pas une lubie, on ne va pas le répéter.

Le groupe VS individu ?


Oh non pitié, pas encore ce (fatiguant) débat interminable entre les colibris et les actions collectives..."tout le monde et dans toutes les luttes" on a dit ! Et puis épargnons-nous quelques clichés, cela fait du bien. Et puis comme dirait Kalune, "être radical, c'est prendre les choses à la racine".


L’Altertour n’oppose pas, il accueille et fonctionne en auto gestion. Le sentiment de se fondre dans cet effet de « groupe » rappelle souvent des souvenirs plus ou moins agréables de collectivité. Mais pas un comme celui-là. Entre adulte et enfant, y'a déjà moins de barrières et plus de considération qu'ailleurs, par exemple. On est pas habitués mais des endroits où tu n'as pas à te justifier et où tu peux juste être, existent, et fleurissent...résistent ! La fluidité du vélo libère naturellement la parole, le temps d’adaptation glisse mieux. Est-ce que ça commence par ça vivre en communauté intelligente* ? Il semblerait que l'on soit plusieurs à concevoir cette issue de secours pour envisager l’avenir.


Prendre à la racine et ne pas gaspiller l'eau

"Il fait chaud c'est normal, c'est l'été" - Non, on ne devrait plus entendre cette phrase.


Toi aussi tu as décidé de moins te goinfrer pour mieux savourer, et alors tu lèves le nez de son assiette. On est nombreux à apprécier et à retrouver du goût mais aussi percevoir le chemin, le trajet. Alors, c'est peut-être le moment d'aller à la rencontre de ceux qui travaillent tous les jours pour la remplir...ton assiette ! Oui, je parle des connaisseuses et connaisseurs des plantes, des amoureux des bons nutriments et du temps nécessaire pour qu'un aliment pousse, meure et renaisse. Oui je parle des paysans et agriculteurs, qui ont les mains et les hanches fatigués mais robustes, qui sont de vrais gestionnaires et qui guettent la météo tous les jours, non pas pour savoir quelle tenue porter, mais pour calculer si cette année ils pourront nourrir tout (ce ptit) le monde. C'est peut-être les mains dans la terre et le crâne sous le cagnard qu'on comprend qu'une météo moins déréglée est juste vitale.

Et puis pour les combats qu'on jugerait trop vite sans connaitre, aller voir aussi. Ressentir l'information avant qu'elle soit passé au rouleur compresseur et servie sur un plateau virtuel ! Car oui on est nombreux à être en quête d'un goût plus authentique. Rien ne vaut aller discuter (ou prendre le café) avec les gens qui bossent et qui ont le coeur sur la main pour parler de ce qu'ils font, pour parler des véritables enjeux.

C’est un tiers-lieux en Vendée où cohabitent un herboriste, une exploitation maraichère, un grand enclos à poules en plein air, des salles à louer (60€par mois) pour des thérapeutes, un espace coworking d’artisans textiles, avec une petite vie artistique ponctuelle et grandissante.

On y arrive en sueur, dernière ligne droite de 16 kilomètres entre voie verte et ville sous canicule. Autour, la chaleur avait ralenti le rythme de travail. Le lendemain avec le reste du groupe, l’équipe sur place nous convie à des chantiers participatifs : construire une serre, déblayer le parking de gros cailloux, nettoyer le modeste enclos des poules de 1500 km carré ( pour 1000 poules. Grand luxe).

J’ai remercié les quelques arbres, seule ombre plus qu’appréciée dans ce tableau vivant. On ne peut plus se baigner dans la réserve, elle servira pour le jardin en temps compté. Les plus courageux vont se rafraichir à la rivière. On fait du thé, on répare les vélos et on mange de bons légumes.

Le soir venu, c’est un moment magique qui s’improvise.

« Si j’viens avec ma guitare un jour j’pourrai vous chanter une petite chanson » Oscar, 5 ans. Au milieu de la ronde, on se lit des poèmes et des chansons de Didier Super. Giacomo nous lit un texte perso qu’il a écrit sur son accent qui fait sa différence, parfois prétexte injuste d’exclusion. Ce slam touchant devient une poignante métaphore de la singularité dans la pénombre du cercle où nos coeurs l’observent. Un air de guitare puis le silence des étoiles et l’écho des rires.

Louise nous accueille. Elle travaille avec Yannick, absent ce jour-là. C’est peut-être son mari.

Petit jeu de piste pour découvrir le lieu et on se pose à l’ombre pour discuter en un cercle attentif et ralenti. Louise avec ses cheveux roux et son rire tout doux, nous raconte.


« Nous sommes des gens heureux ! » sourie-t-elle, avec sincérité indéniable.


« Ici, on fouine beaucoup, c’est un MSV : maraîchage sur sol vivant ! 50 boules par an (de foin). On est pas exigeants, mais pitié on voudrait juste deux fois 50 mm de pluie ! Au début, c’était dur de trouver des terres en Vendée. Sur ce terrain en 2007, Marcel et des vaches. Jusqu’à 2012, Yannick s’est installé seul. Il était prof de maths (un atout certain pour les camemberts et graphiques de rentabilité) et moi j’ai le côté accueil et artistique. Je me suis formé après au maraichage. Au début, on fait de la livraison à domicile. On a un paysan boulanger associé sur place. Avec cette formule légumes + pain, on découvre et nourrit plein de mangeurs du coin ! Aujourd’hui, j’ai un mi-temps maraichage et un mi-temps accueil à la ferme. Notre partenariat CEMEA nous permet de transmettre du très simple, très nature, avec les enfants ! Un bonheur. On fait aussi bien sûr parti de l’association national Accueil paysan avec 6 roulottes. Y’en a une notamment qui a été décorée par un poète incroyable. »


Et dans le champs, comment ça se passe ?


« Concrètement, on a deux outils principaux pour un sol bio : un monte palette et un broyeur (pour mélanger le foin et les couches entre deux saisons de plantations). Ici les vers de terre se nourrissent et font bosser la terre pour nous ! Pas de compost animal. Et on met le compost directement sur le sol ! On ne met aucun pesticide. Donc face aux invasions d’insectes, on ne fait rien. Contre la bestiole qui mange les tomates, on fait des pièges à phéromones une fois par mois mais on n’y met pas trop d’énergie, ça reste rentable ! Pour ce qui est de notre lieu de vie, avec du chanvre et de la chaux on a construit notre première maison. Mais notre nouveau projet de maison sera en bois et paille, juste au milieu du jardin. »


Je me retrouve à longer le champs aux côtés d’Estelle, 15 ans. Je l’écoute pleinement et elle me confie simplement : « Chez moi, je monte sur mon bureau, sur ma fenêtre et là j’ai toute la vue sur la campagne et les couchers de soleil. J’ai pas encore veillé assez tard pour voir les étoiles mais du coup ce soir je dors à la belle étoile, je l’ai jamais fait. »

Après les étoiles, les pieds dans la boue !

ZAP - Zone à protéger

"Je n'ai jamais vu une telle violence entre paysans"

Article en live écrit par une jeune altertouriste et moi-même, à retrouver Ici sur le blog de l'Altertour


Oui, car cette année, l'Altertour c'était, sur Nantes en tous cas, davantage d'actions de désobéissance civile. Rencontrer les combats, qui se battent pour notre belle assiette. Alors est-ce que c'est dans le projet à la base ? On s'est demandé entre nous pourquoi on devrait prendre part à des combats précis d'associations sur des territoires qui nous concernent plus ou moins ? Et puis la peur, tout simplement. Légitime. Et puis l'engouement, les consignes de sécurité, le petit risque après tout, on a tracé... Et on y est aller quand même !



Manif' ludique devant le CHU de Nantes contre la privatisation et la réduction des effectifs. Le monde hospitalier français est concerné.

Mise en scène ?

Une file d'attente interminable, des gens qui souffrent, à qui ont répond qu'il faut soit attendre soit payer.

Sur le parvis des machines de Nantes

Action non violente, des porte-voix qui enchainent des phrases chiffrées sur les exterminations menées partout à travers le monde.

SOUTIEN À

À côté du jardin des ronces, ce bel espace en friche et en collectif, avec des jardins partagés.

Un projet d'urbanisme menace cet espace ; les sols seraient lissés et dépossédés de la vie. Et on promet des espaces verts aseptisés pour les futurs habitants de ce nouveau quartier.

Merci mais non merci !

Galerie de portraits à main levée

On peut rencontrer de belles personnes, en nommer quelques unes, ne pas oublier les autres pour autant. Merci d'être ce que vous êtes.

Et après ?

"Et on n'a rien à craindre, je vous parle d'un feu qui ne peut s'éteindre" Kalune

Des questionnements et réflexions en cadence sur le vélo, en sont venues des tas ! Les pieds dans les champs, ou le regard tourné vers les autres et l'échange, parfois dans le calme, l'agréable silence du retour aussi... Modestement, je vous en partage quelques unes en vrac, car à tous ces débats et actions il n'y a pas vraiment de fin. Je dirais même qu'il s'agit d'une suite, d'un héritage à assimiler pour changer certains paradigmes et puis d'une longue douloureuse et joyeuse plantation endurante, massive, qui impulse de l'intérieur vers l'extérieur, et qui pousse. Même là où on s'évertuera à arracher les dites mauvaises herbes, on plantera encore... et avec ou sans nous, ça poussera !

Ressources diverses

...

Cléa papote avec ses lecteurs

Une question, une crainte, une envie ?

Avec Maxence

"En tant que lecteur j'aurais eu envie d'avoir un partage sur les découvertes faites par le groupe comme des nouvelles bonnes pratiques, de nouveaux lieu naissants qui profiteraient d'une communication. En tout cas bravo pour le travail réalisé."

- Merci. Tu peux jeter un oeil sur le site de l'Altertour ! Une archive vertigineuse. Et puis quelque chose me dit que tu aimerais beaucoup (ne pas) planifier tes prochaines vacances en regardant sur Accueil Paysan ! Rencontrer, y'a que ça de vraiment pertinent.

Avec Claire

Une question : Comment sont exploitées les différentes rencontres, les conclusions et expériences que vous avez pu vivre après l'Altertour ?


- Le blog de l'altertour est fait pour ça ! Puis, tu restes en contact si tu le veux avec qui tu veux, se mettent en place des groupes whatsapp, des boucles de mails très organisées, des retrouvailles officielles ou officieuses dans la vraie vie, par mobilisation, par région, par moment d'organisation aussi. Et puis pour tes projets personnels, tes envies, tes doutes, tu croises autant de personnes qui peuvent les partager, les malaxer ou t'aider à les mener ?


Une crainte : la forme physique par rapport au vélo, comment est-ce que les différentes formes physiques sont conciliées pour atteindre un objectif (de distance ou autre ?) en fin de journée ?


- La base c'est que c'est accessible ! Tu peux te délester de tes bagages dans un petit fourgon qui trimballe le matos pour monter le camps n'importe où (toilettes sèches, cantine, vivres...) Après l'effort le réconfort, on fait des pauses, et chacun est libre de gérer sa fatigue et de faire une sieste plutôt qu'écouter un débat. C'est entre toi et toi. C'est 60 kilomètres par jour en moyenne, et je te jure si Oscar (5 ans) le fait, tu peux le faire !


Et une envie, intérêt : une belle fenêtre d'espoir sur des initiatives locales par exemple, des solutions, des débats


- Alors, tu viens l'année prochaine ? Ou alors, tu m'aides à organiser une échappée belle au printemps, sur les routes du Val d'Oise ?



LA PROCHAINE FOIS , TU VIENS ?

L' A L T E R T O U R

Infos pratiques & profusion d'articles ici et


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